Je fais toujours ce qui lui plaît (Jean 8,29)
Jésus définit ainsi son attitude à l'égard de son Père. Saint Benoît désirait ne plaire qu'à Dieu seul. Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus était passionnée du même désir. Je m'efforce de le vivre en vivant sous son regard et de son regard. Là est l'essentiel : tendre à demeurer sous ce regard, à fixer notre attention sur la sienne qui est permanente.
C'est donc s'oublier, se mettre de côté, ne pas se rechercher, se garder indifférente au jugement ou à l'appréciation des autres, sans chercher à se mettre en avant pour attirer l'attention. Il m'arrive souvent de repenser à ce que j'ai dit ou fait, surtout quand je me suis sentie maladroite ou quand il y a eu malentendu. Mon amour-propre n'aime pas être blessé, il essaye de pallier les apparences par des excuses ou calculs intérieurs. Je suis loin de ne chercher à plaire qu'à Dieu seul.
Plaire à Dieu, c'est le préférer à tout et d'abord à soi-même. Cette ambition est celle de la vie monastique avec le seul objectif Dieu seul ; ne vouloir rien d'autre que de faire sa joie. Être un de ces petits oiseaux de la volière du Bon Dieu, dont parle saint François de Sales. Ils ne sont là que pour plaire à leur maître, sans autre utilité que de le réjouir. Eux sont inconscients, mais moi je sais. Je dois donc rechercher Par-dessus tout à être sa joie, à le chanter, à l'admirer, à l'aimer, à brûler ma vie pour lui.
Lui plaire, c'est aussi chercher à rejoindre sa pensée, ses projets sur moi et sur mes frères, suivre Jésus sur les chemins de l'Évangile, adopter ses intérêts et l'accompagner jusqu'au bout dans son dessein de salut pour tous.
Pour y parvenir, j'ai besoin de son regard transformant et transfigurant, qui traverse mes difformités, mes opacités, mes insuffisances et mes suffisances, pour réaliser en moi ce qui lui plaît, ce qu'il désire y trouver, ou pour m'inspirer de le faire. Être la joie de Jésus, oui, mais pourquoi ne serait-il pas la mienne ? Je le souhaite et le lui demande.