Prenez, ceci est mon corps (Marc 14,22)

Le mot «prenez » me fait pressentir une profonde gratuité. En le disant, Jésus semble me dire : Voici ce que j'ai préparé pour vous, tenez, je vous l'offre et je vous l'offre gratuitement. C'est mon cœur qui vous le donne, il ne tient qu'à vous de tendre la main, et il est à vous. Oui, prenez, j'ai tant de joie à vous l'offrir, mon amour est impatient de donner. Prenez avec joie ce que je vous ai préparé avec tant d'amour et de gratuité. Jésus sollicite une hospitalité. Prenez, ce n'est pas quelque chose que je vous donne, c'est moi.
Ceci est mon corps qui veut demeurer parmi vous, pas seulement une rencontre passagère, mais pour une présence durable et permanente. Prenez, si vous saviez le don de Dieu ». On sent dans ce mot une pressante invitation, presque une crainte impatiente... Vont-ils comprendre ? Prenez, je suis totalement vôtre, disposez de moi. Jésus est en attente. Ce pauvre signe qu'il nous offre soutient la tendresse infinie de son cœur divin, don invisible, présence cachée mais où se manifestent son mystère et ses liens avec nous. II veut nous faire vivre, il veut nous incorporer à lui. On peut dire que ce don de Dieu est un mystère d'amour concentré. C'est toute la théologie en résumé Dieu, la Trinité, la création. l'incarnation, la Rédemption, l'Église. C'est la grande révélation de Jésus, celle de son amour pour le Père et pour nous. Pour chacun, c'est le rappel d'un projet préparé de toute éternité, c'est le rappel de notre baptême qui nous fait enfants de Dieu, de tous les pardons reçus, de notre vie de grâce. C'est le lieu vers où tout converge. Dans le geste de son don, Jésus nous assimile à lui, il veut nous entraîner dans son offrande au Père. Mais ce dessein, il nous demande de l'accueillir. Prenez, comment reculer devant une telle invitation ? Quand il disait le premier « prenez », il voyait dans la suite des siècles la multitude des cœurs répondant à son désir. Il voyait aussi avec tristesse ceux qui se refuseraient, le mépriseraient ou le profaneraient. Mais son invitation demeure inlassablement, il nous offre toujours et à tous le cadeau de son amour. C'est une rencontre d'amitié, à nous d'y accéder. C'est comme un pont qu'il nous tend, encore faut-il le franchir. « Prenez » : ce mot dit par Jésus aux commensaux de la première Cène a été repris et transmis à des générations innombrables. Il est parvenu jusqu'à moi, aujourd'hui. Quelle est ma réponse ? Jésus, tu veux qu'entre nous s'établissent des rapports d'échange. Manger ta chair, boire ton sang, c'est vivre de toi comme toi-même tu vis du Père, c'est demeurer en toi comme toi-même tu demeures dans le Père, c'est avoir la vie en moi, comme toi le Fils tu as la vie en toi par le Père. Ne faudrait-il pas qu'à mon tour je dise à Jésus : Prends, tout est à toi, dispose de moi à ton gré ? S'y mêle un peu d'appréhension : que va-t-il prendre ? Et pourtant je lui ai tout donné. et je sais que quand il demande, quand il prend, il donne la grâce d'accepter. Mais demeure en moi une crainte, une peur est-ce alors de l'amour ?

 

 

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Curé de la paroisse : Père Didier GOUNELLE